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Mon enfant ne parle plus, que faire ?

“Alors petit, tu as avalé ta langue ?”, “Tu ne me dis pas bonjour ?”.

Depuis peu, vous vous rendez compte que votre enfant ne parle plus, ou presque plus ? Vous réalisez que votre petit n’exprime pas un seul mot en dehors de la maison, même lorsqu’une personne de votre famille lui dit “bonjour” ? À l’école inutile de lui poser une question, il ne répond pas. Il est fort probable que votre enfant soit victime d’un phénomène que l’on surnomme le “mutisme sélectif”. Qu’est-ce que c’est ? Quelles sont les causes ? Que faire ? PediAct vous explique tout. 

 

Le mutisme sélectif : définition

La timidité, n’est pas une mauvaise chose. Mais lorsque celle de votre enfant l’empêche de parler, soit en dehors de la maison, soit à la maison avec certains membres de la famille proche, on peut parfois parler de mutisme sélectif

En effet dans ce cas de figure, votre enfant peut devenir muet assez soudainement dans certains endroits ou avec certaines personnes. Dans un environnement qui ne lui semble pas familier, ils se sentira alors comme paralysé et se trouvera dans l’incapacité totale à parler.

C’est un trouble anxieux qui se manifeste surtout dans des endroits où l’enfant ne se sent pas en sécurité, ou encore avec des personnes qui le stressent ou qu’il ne connaît pas. Il n’est pas rare de voir des enfants victimes de mutisme sélectif qui parlent normalement à la maison, ou avec leur mère par exemple, et deviennent muets une fois arrivés à l’école, dans un lieu public, ou chez des membres de la famille éloignée.

Parfois, ils évitent le contact visuel avec les personnes avec qui ils n’arrivent vraiment pas à parler, et peuvent également présenter d’autres symptômes d’anxiété comme des maux d’estomac ou des maux de tête.

Les personnes atteintes de mutisme sélectif ne choisissent pas d’être difficiles, elles ont un système nerveux extrêmement sensible. La bonne nouvelle ? De nombreuses mesures peuvent être mises en place pour aider votre enfant à combattre ce silence quasi permanent.

 

Mais alors, pourquoi votre enfant ne parle pas ?

Il existe plusieurs raisons possibles au déclenchement d’un mutisme sélectif chez votre enfant.

La première cause, également la plus évidente, est un changement des habitudes de l’enfant, un bouleversement important, qui peut être un choc psychologique pour celui-ci. La rentrée scolaire ou un déménagement sont des exemples qui peuvent provoquer une telle “paralysie” chez votre enfant. Il est donc normal que votre enfant ait besoin de temps pour s’adapter, et ce temps se traduira par un mutisme sélectif temporaire.

Cependant, certains bouleversements ne sont pas à prendre à la légère puisqu’ils sont particulièrement marquants. Un divorce, un accident, une mort soudaine, une maladie grave d’un proche, un inceste, ou encore un abus sexuel, sont des causes qui peuvent être traumatisantes pour l’enfant. Il suffit parfois d’une seule maltraitance pour que l’enfant devienne entièrement silencieux. Et cela, que la violence vienne des parents ou non (un membre de la famille proche ou éloignée, un professeur, le ou la nounou…). 

Si ce n’est pas la maltraitance, l’absence peut aussi expliquer la disparition soudaine de la parole. L’absence peut venir de proches qui n’ont pas été présents quotidiennement, tel qu’un parent qui travaillait beaucoup, ou d’un trouble vécu pendant l’enfance, tel qu’un abandon.

Dans d’autres situations, les causes sont plus difficiles à trouver. Parmi ces dernières, il y a la prise de pouvoir. Un enfant qui a l’impression de ne recevoir que des ordres de la part des adultes - que ce soit un parent perfectionniste ou un enseignant trop exigeant - peut avoir le sentiment de ne pas avoir à penser, de n’avoir qu’à obéir, et se plonge par conséquent dans le silence.

Certains parents ne donnent jamais la possibilité à l’enfant de s’exprimer, ou vont raconter tous les faits et gestes à leur entourage sans une seule pudeur. Dans les deux cas, l’enfant pense alors que parler ne sert à rien, que sa parole n’a aucune valeur et n’est pas respectée. D’où l’importance de toujours prendre en considération l’avis d’un enfant, et de lui accorder le droit de s’exprimer.

Un petit ayant subi des moqueries à l’école, ou qui a essayé d’exprimer des pensées à un enseignant sans succès, peut également se refermer sur lui. 

Enfin, il est possible que votre enfant n’arrive tout simplement pas à exprimer ses sentiments. Parfois, parce que les parents eux-mêmes sont très pudiques. Il décide alors de se taire, lorsqu’il est triste par exemple, car il est incapable de révéler ce qu’il ressent.

Quand faut-il s’inquiéter ? Si le mutisme de votre enfant est régulier et récurrent, et qu’il persiste depuis plus de six semaines, vous pouvez commencer à penser aux solutions possibles afin d’aider celui-ci à vaincre le trouble en question.

 

Mon enfant ne parle plus : comment l’aider ?

Tout d’abord, rassurez-vous et ne paniquez pas, le mutisme sélectif n’est pas grave. Il est normal de vous inquiéter pour votre enfant, mais veillez à ce qu’il ne ressente pas cette inquiétude. 

Veillez également à ne pas vous énerver, vous frustrer ou même le punir pour ces troubles de la parole. Cela ne ferait qu’augmenter l’anxiété qu’il ressent, et aggraverait cette absence de parole. Ne le rendez pas coupable de ne pas parler, il se renfermerait davantage. Soyez donc patients, et adoptez les quelques conseils suivants.

 

Des conseils à appliquer

Différentes astuces et divers exercices peuvent être mis en place pour aider votre enfant à retrouver la parole et sa confiance en lui. À condition de les prendre avec sérieux, et de les faire régulièrement :

  • adresser plus d’attention à votre enfant et accordez-lui plus de temps : achetez-lui ses biscuits préférés, emmenez-le à l’école tous les matins, rassurez-le, soutenez-le et encouragez-le davantage au quotidien. Il n’y a rien de mieux pour prendre confiance en soi ! ;
  • essayer de faire comprendre à votre enfant que vous l’aimez comme il est, et quoi qu’il arrive, à plusieurs reprises ;
  • réserver 10 à 15 minutes de paroles à votre enfant chaque jour : le but est de lui proposer de s’exprimer et de dire tout ce dont il a envie, même si ses mots n’ont pas de sens. Il sera peut être réticent au début, mais ne le forcez pas, il se peut qu’un jour il ait envie d’exprimer quelque chose ;
  • éviter les ordres et critiques : pendant cette période, essayez de ne pas critiquer ou ordonner des choses à votre enfant. Demandez plutôt son avis lorsque vous le pouvez ; 
  • lui lire une histoire tous les soirs : cela permet à l’enfant de baigner régulièrement dans les mots ;
  • imaginer une conversation avec son doudou préféré devant lui : l’enfant s’identifie à son doudou et pourrait intervenir naturellement durant la conversation ;
  • réaliser une carte de lieux et personnes qui accentuent le mutisme de votre enfant : cette carte vous permettra de repérer les lieux ou les personnes avec lesquelles votre enfant est muet. Ainsi, vous saurez où concentrer vos efforts ; 
  • pratiquer des techniques de communication : 
  • poser une question et donner des choix possibles (“c’est l’heure du goûter, tu veux une pomme ou une orange ?”) ;
  • poser une question ouverte (“tu as fais quoi à l’école aujourd’hui ?”) ;
  • pousser l’enfant à faire passer un message (“tu peux dire à ta soeur que le repas est servi s’il-te-plaît ?”).

 

Si vous voyez que votre enfant arrive à vous parler, tentez de les reproduire dans les lieux où ils ne parlent pas, ou avec des personnes avec qui ils ne s’expriment pas.

Dans le cas où votre enfant ne parle pas à l’école, n’hésitez pas à demander de l’aide à l’association Ouvrir la voix. Celle-ci vient en aide aux parents grâce à diverses actions.

 

Dois-je emmener mon enfant chez un spécialiste ?

Si le trouble n’est pas très fréquent chez l’enfant, ce n’est peut-être pas nécessaire. Si malgré les astuces citées ci-dessus, vous ne remarquez aucune évolution chez votre enfant et que le mutisme s’installe durablement, vous devez aller consulter.

Un pédopsychiatre pourra être en mesure de vous aider. De plus, l’avis d’un expert permet parfois de diagnostiquer un trouble ou une pathologie plus grave. Si le trouble n’est qu’un symptôme bénin, une thérapie adaptée pourra être proposée par l’expert. 

Demandez donc de l’aide le plus tôt possible, afin d’éviter que votre enfant ait du mal à se faire des amis, soit victime de taquineries ou en échec scolaire.

N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin de famille, celui-ci vous enverra vers le bon expert.

 

Ce qu’il faut retenir :

Le mutisme sélectif n’est pas une chose grave. Cependant, il est important de ne pas le prendre à la légère afin d’éviter à votre enfant d’en subir les conséquences difficiles : peu d’amis, des difficultés à s’intégrer en société, des échecs scolaires… Ainsi, que le mutisme ait été déclenché par un choc émotionnel ou par un simple changement de vie, il est primordial d’aider votre enfant à le combattre en adoptant quelques astuces et exercices. Si celui-ci persiste, emmenez votre enfant chez le médecin de famille afin qu’il lui prescrive un pédopsychiatre avec qui il pourra vaincre ce trouble.

Cet article ne se substitue en aucun cas à une consultation médicale ou aux conseils d’un professionnel de santé.

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